Je sors la tête de l’eau…

Ces 5 derniers jours furent cauchemardesques et je commence tout juste à sortir la tête de l’eau. Je vais essayer de passer tous les détails et aller droit au but. « Cauchemardesques » car je fais des cauchemars et me réveille en pleine nuit en sursaut, en sueur (je vous parlerai bientôt de mon hyperhidrose).

Le pire de mes cauchemars : mon homme va voir ailleurs car avec moi, il risque de ne jamais devenir père. Même si chaque jour qui passe, je suis rassurée sur ce point-là, puisqu’il est d’un amour, d’une constance et d’une patience sans pareils, c’est plus fort que moi. C’est mon inconscient qui parle et je n’ai encore rien trouvé de mieux que de l’écrire.

Ensuite, j’en avais déjà parlé dans mon billet précédent, ça ne s’est pas arrangé puisque j’ai été (et le suis d’ailleurs encore), malade depuis la semaine dernière. J’ai vu mon médecin-traitant jeudi mais comme mon état empirait, mon homme m’a accompagnée samedi pour mon rdv avec un autre médecin. Je n’étais pas en mesure de parler, il a donc servi d’interprète. Je suis sous Solupred (un corticoïde) depuis lundi car complètement aphone depuis plusieurs jours. La voix revient un tout petit peu, mais vraiment tout doucement. Depuis 3 nuits, ni mon homme, ni moi ne dormons correctement tellement je tousse continuellement. J’en ai des douleurs au front et aux abdominaux (je pensais ne pas en avoir, mais là, je les sens !).

Selon ma sœur (je t’embrasse et te serre dans mes bras, sista’, si tu passes par là) : « le fait de ne pas pouvoir tomber enceinte facilement et naturellement… te reste en travers de la gorge jusqu’à te laisser sans voix.«  Oui, mon corps parle pour moi. Et mon corps est aujourd’hui plus que fatigué. Il est las de tous ces examens, de toutes ces questions qui sont restées sans réponse, de ce qu’il vit comme de l’injustice. Puis en ce qui me concerne, le temps des vacances est le temps idéal pour que mon corps « lâche » (je n’ai accepté aucun arrêt de travail, ni même suite à mon arrêt de grossesse). Et cette boule au creux de la gorge, comme nouée, et dont j’ai déjà maintes fois parlé, m’a rendue aphone.

Cette semaine du 2 juillet a aussi été une semaine très tendue pour d’autres raisons :

1/ Parce que les naissances pleuvent autour de moi et que les visites de courtoisie sont de rigueur… Hier, j’ai appris au hasard d’un sms qu’une amie est « presque enceinte » (« Je peux rendre plus de 4 fois par jour… peut-être bon signe, me diras-tu 😉 »). Je lui souhaite d’être enceinte… mais je ME le souhaite aussi !!! Les grossesses (si rapides !) des autres me renvoient inexorablement à mon infertilité et à nos difficultés.

2/ Parce que mon geek d’homme avait le c.. entre deux chaises à attendre une réponse pour une éventuelle opportunité d’emploi. Ça ne pouvait pas tomber mieux !!! C’est incroyable. Il avait envie de changer depuis un petit moment, était donc en veille et est tombé sur une annonce qui correspond parfaitement à son profil. Après plusieurs entretiens avec différentes personnes de sa future boîte, il a obtenu une promesse d’embauche et a donc « claqué sa dém' », comme il dit. Tout ceci a été assez compliqué à gérer, sachant qu’il a dû négocier par rapport aux 3 mois de préavis… L’attente, l’incertitude nous ont causé pas mal de stress… Bref, c’est fait et c’est une bonne chose de faite, quel soulagement (au moins un truc positif !).

3/ Nous avons même dû annuler au dernier moment (je pensais que ça s’arrangerait moi !) notre week-end en Normandie pour les 40 ans de mon meilleur ami alors que tout était réservé (véhicule, chambre d’hôte)… faute de voix !

Hier : rdv chez mon acupuncteur (je le vois toujours en début de cycle, avant J8). Toujours aussi optimiste, il m’a « boosté tout ça ». Je suis restée presque une heure dans son cabinet à tousser comme une perdue ! Nous avons parlé (enfin lui, surtout) de ce corps et de cette voix qui lâche. Ce n’est pas un hasard si je suis en petite forme : « le corps a sa mémoire« , m’a-t-il dit. A l’heure actuelle, j’étais censée tenir dans mes bras mes jumeaux…

Ce matin : nous avons vu notre nouvelle gynéco. Elle exerce sur Paris, en cabinet privé et est rattachée à la même clinique que gygyamp… Elles se connaissent donc.

Un signe, je ne sais pas, mais à peine arrivés devant le cabinet, avec un peu d’avance, nous croisons sur le même trottoir, mais un peu plus loin, une grosse femme, une femme enceinte.

Cette nouvelle gynéco, nous l’avons trouvée sympathique et humaine. Mon homme pense qu’elle est débordée et qu’il ne faudra pas s’attendre à ce qu’elle nous appelle personnellement pour nous dire ce qu’il en est de tel ou tel examen ou à ce qu’on puisse appeler en cas de souci (genre une prise de sang et une échographie qui tomberaient un samedi et une interprétation nécessaire le jour-même), mais qu’il y a du bon à changer puisque de toute façon, avec gygyamp ça ne va pas.

J’avais photocopié notre dossier AMP (un GROS dossier) qu’elle n’a pas beaucoup regardé d’ailleurs et, en salle d’attente, j’ai profité de ce temps d’attente, justement, pour écrire une page rappelant les examens clés avec les différentes dates (histoire qu’elle ait une vue d’ensemble sur ce qu’on a fait jusqu’ici) :

Il n’y a pas eu de miracle. Les miracles, nous n’y croyons plus. Elle nous a posé quelques questions (date de mes 1ères règles, si je fumais, antécédents familiaux, interventions chirurgicales subies…), questions qui ont très vite été écourtées quand elle a lu : « AMH à 0.7 et FSH à presque 22 ». Elle a fait les gros yeux.

Résultats des courses (j’ai pu poser mes questions) :

– oui, le fait d’avoir fumé 15 ans peut être un facteur aggravant de la fonction ovarienne,

– oui, mon bilan hormonal est catastrophique,

– non, une FIV ne donnerait pas de résultat probant, dans notre cas,

– oui, les follicules supérieurs à 10 mm à J2 sont la conséquence d’une diminution de la fonction ovarienne ;

– oui, mon IOP peut se transformer en ménopause (nous jouons nos dernières cartes),

– les taux peuvent varier d’un cycle à l’autre et l’AMH remonter, la FSH baisser (mais bon, dans mon cas, même une grosse hausse/baisse n’arrangerait rien, vu que je pars déjà de très très loin !),

– on peut continuer les IAC puisque finalement, au total, nous n’en avons faites que 3.

Il faut faire vite tout en étant obligés d’accepter les contraintes de temps, les pauses imposées… Tout cela, elle semblait le comprendre parfaitement.

Elle nous a confirmé spontanément ceci (sans qu’on ai eu à l’évoquer ou à lui poser la question) : dans notre cas, pas de FIV possible puisque j’ai trop peu de follicules à J2. Les FIV ne donnent rien avec si peu de follicules. Il en faudrait au moins… je ne me souviens plus trop, je crois qu’elle a parlé de 6 ou 7 à J2.

Elle nous conseille de commencer à réfléchir (en parallèle aux IAC que nous ferons sans doute avec elle en septembre) au don d’ovocytes.

Sans être alarmiste, elle pense qu’il y a urgence, il faut agir vite car « les portes peuvent se fermer à tout moment » et qu’en même temps, il y a ce paradoxe du temps qui passe mais aussi de l’attente que nécessitent tous ces examens.

Prochaines étapes, en vrac, nous concernant :

– prendre du Provames de J18 à J2 du cycle suivant (je suis à J8, là) puis commencer le Gonal F à 150 ui à J2 (toujours du cycle suivant donc) jusqu’à J8 inclus, sans contrôle de l’évolution des follicules. On ferait ça tout seul dans notre coin avec des rapports réguliers… et on verrait ce que la nature dit => tout ça, sur 2 cycles. Elle pense qu’avec le Provames, il y a peu de chances que je développe des follicules supérieurs à 10 mm à J2 (on fera de toute façon une écho de contrôle à J2 comme l’avait suggérée gygyamp et si pas de follicules supérieurs à 10 mm, on commencerait le Gonal F) ;

– prendre déjà un premier rdv au CECOS (je ne connais pas les délais, à mon avis, on n’aura rien avant octobre) ;

– réfléchir sérieusement au don d’ovocytes et trouver une donneuse : tout n’est pas si facile. Il ne suffit pas de vouloir un enfant pour que ça marche. Je ne veux pas non plus que le DO devienne une roue de secours ou un « moindre mal ». Je veux que nous soyons tous les deux (surtout moi !) intimement et profondément convaincus que c’est ce qu’il nous faut. Je ne veux pas souffrir d’un « oh, c’est fou c’qu’il/elle ressemble à son père ! » ou « c’est le portrait craché de son père ! ». J’espère qu’il/elle lui ressemblera car mon homme est beau et je serai si fière de voir de mon homme dans notre petit bout… Mais je veux, au préalable me débarrasser de toutes ces mauvaises pensées, craintes, m’enlever ces doutes de ma tête. De toute façon, le DO, c’est environ 3 ans d’attente. Ça nous laissera le temps de la réflexion.

– la revoir fin août pour les IAC et autres… Elle n’est pas contre la DHEA. A voir.

Voilà, finalement, rien de bien neuf. Nous lui avons expliqué pourquoi nous souhaitions changer : pour avoir un deuxième avis (qui est finalement pas différent de gygyamp) mais aussi parce que nous estimions que nous étions mal suivis malgré les compétences de gygyamp. De ce côté là, même si cette nouvelle gynéco est fort sympathique, je doute qu’elle soit plus disponible. En effet, aucun rdv possible avant fin septembre, seule date disponible fin août. Nous allons sans doute écourter nos vacances, mais bon, on verra le moment venu.

Elle a aussi terminé en nous disant de regarder ce qu’il y a de positif : « vous êtes ensemble, vous vous aimez et c’est déjà beaucoup« . Ce qui n’est pas faux, mais…

Voilà, voici venu encore le temps de l’attente et de la réflexion. Je vais me reposer un peu.

Merci à toutes pour vos messages. Vous ne réalisez pas combien j’ai besoin de vos retours. Merci.

Ah, et j’oubliais l’essentiel : aujourd’hui, c’est nos 3 ans et demi de vie commune…

15 réflexions sur “Je sors la tête de l’eau…

  1. Tu t’inscris dans dans un CECOS parisien? Dans le notre nous avons pris rdv en juillet pour un premier entretien début septembre. Pour le don, il faut vous laisser le temps de la réflexion. Mon conseil c’est toujours de vous inscrire d’abord (comme tu le sais les délais sont longs) et de prendre votre décision ensuite. Et puis peut-être que vous n’en aurez pas besoin. C’est tout le mal que je te souhaite.

    • Oui, dans un CECOS parisien. Le rdv est pris. Ça sera pour la 2ème quinzaine de septembre. On va se laisser le temps. On n’a pas dit notre dernier mot mais effectivement, on préfère commencer tout de suite, vu les délais.
      Merci pour tes deux dernières phrases. Ce serait un miracle…

  2. Je ne suis pas spécialiste AMP mais je trouve un peu léger que d’emblée elle vous dise que les FIV c’est foutu d’avance.
    Le gynéco qui a permit ma grossesse, a cru en mes ovaires et leur a donné leur chance. Ma FSH était à 17 et l’AMH à 0,8 je crois, il n’aimait pas ça du tout mais a dit que ça valait le coup d’essayer (et je n’ai qu’un seul ovaire qui fonctionne). Je ne veux pas te donner de faux espoir, ce serait nul de ma part, mais j’ai entendu tout et n’importe quoi dans mon parcours et heureusement que je suis tombée sur des gens compétents rapidement car sinon j’aurai laché l’affaire et serais partie en Espagne tout de suite.

    Si tu es sur paris, je peux te donner le nom de mon gynéco-miracle. 😀

    • ha oui et je n’ai pas eu le mm traitement que toi. J’avais des doses de cheval de Ménop*r.
      Ce gynéco voulait un minimum de 3 follicules pour faire la FIV en IO et sinon il la transforme en IAC. Ca vaut le coup de tenter dans ce cas. Tu peux en parler avec ta nouvelle gynéco.

      • Dans notre cas, les IAC auraient un peu plus de chances de « marcher » que les FIV, alors on va continuer les inséminations…
        De toute façon, je n’arrive à obtenir qu’un follicule mature avant l’insémination ! A bientôt et encore merci pour tes conseils…

    • Il ne font pas de FIV s’il n’y a pas au moins 5 follicules à J2… Les IAC, en revanche, sont envisageables dans mon cas puisque je réponds plutôt bien à la stimulation (enfin… quand c’est possible de la lancer, car depuis 2 cycles, rien à faire, mes follicules n’en font qu’à leur tête !).
      Je garde sous le coude le nom de ton gynéco. Thanks !

    • A chaque médecin son traitement et à chaque traitement son résultat… J’ai tellement peur de passer à côté du bonheur de notre vie à cause de ça… Merci de passer par ici !

  3. Je suis complètement d’accord avec ta soeur… et avec la conclusion de ton acupuncteur. C’est tellement dur ce que tu traverses!
    Je ne peux m’empêcher d’espérer fort pour vous deux, car il y a moins d’un an il y a eu accroche, et que oui c’était il y a un an, mais n’empêche que ça peut se reproduire. Je vous le souhaite tellement.
    Bises

  4. Pingback: Dosages plamatiques (estradiol, lh et progestérone) + Echographie pelvienne | Lutine en PMA

  5. Pingback: Toujours pas de règles… | Lutine en PMA

Laisser un commentaire