« L. va avoir une soeur ! »

Je n’ai pas rêvé.

Ce sont les mots prononcés par l’échographiste de la maternité cet après-midi lors de l’échographie précoce des 18 SA.

Notre deuxième (!!!) fille se porte merveilleusement bien… et nous sommes tous en joie.

13ème protocole : transfert d’un embryon / blastocyste vitrifié (TEV) de 6 jours le 13/07/17

Par où commencer ? Comment le dire ? Pourquoi revenir ici après 28 mois de « silence » ? Les réponses seraient bien trop longues, compliquées même. Et puis aussi sans doute pour redonner un peu d’espoir à ceux qui l’ont perdu.

Après déjà 3 ans de ce tourbillon de bonheur, ce qui m’arrive est surréel.

Côté blogo, on s’était arrêté là : la roue avait enfin tourné pour nous puisque naissait notre merveilleuse L. en avril 2015…

…Et puis… Je ne sais pas parler maternité… Mais ce qui me vient, là, comme ça, c’est que :

j’ai eu la chance de savourer chaque jour grâce au congé parental d’un an, j’ai allaité 16 mois (ça me paraît encore toujours irréel… les plus beaux jours de ma vie…), L. se plaît tellement dans sa micro-crèche parentale, elle est propre depuis qu’elle a 2 ans, parle incroyablement bien (le bilinguisme semble être un gros +++ !), elle est si belle, si joyeuse et pétillante qu’elle ne passe vraiment pas inaperçue. Je m’égare…

Donc on en était là.

Et 3 ans après, on va peut-être avoir un autre enfant.

Je suis enceinte.

Protocole gagnant de 2014 appliqué à la lettre, mais avec son lot de complications comme :

  • la découverte d’une nouvelle recrue, j’ai nommé l’adénomyose… et donc rajout d’une pilule (Minidril) au traitement de choc initial (à continuer jusqu’à 12 SA),
  • des règles qui ne sont jamais arrivées après la fin du Minidril et donc pas de feu vert pour commencer la stimulation de l’endomètre
  • ceci entraînant le début tardif du traitement de stim -débuté seulement 17 jours avant le TEV au lieu de 25 jours avant-,
  • un duo de choc de la clinique (Docteur M. et coordo A.) qui ne fait plus partie de l’équipe de Reprofit et donc une prise en charge parfois bancale (mais ça, on s’en fiche quand on a un Number 4 qui tient les rennes),
  • un transfert effectué avec le statut de « parents » et donc, une organisation à trouver…

Quasi 3 ans jour pour jour après, nous sommes retournés à Brno, dans cette ville si chère à mon coeur et qui a une atmosphère toute particulière. C’est bouleversant de revenir sur les traces de notre fille. Beaucoup d’émotions. Les larmes montent facilement en pensant à nos deux blastocystes que j’aime appeler « le cru L. » ou « la fournée L.« .

Nous sommes donc allés transférer un de nos deux beaux blastocystes (un HB de grade 2, vitrifié à J6). Je dis « un » mais nous voulions « deux ». Non pas pour « risquer » la grossesse gémellaire -et toutes les possibles complications du fait de mon grand âge- mais, comme pour L, simplement pour augmenter les chances d’une « seule » accroche. Mais il semblerait que quand on est déjà parents, les choses prennent un nouveau tournant puisque là où autrefois c’était une évidence de transférer deux, on nous l’interdit désormais.

Un transfert réalisé dans de très bonnes conditions… « médicales », j’entends.

En revanche, une situation très inconfortable dans la mesure où on ne nous a quasiment pas laissé le choix quant à celui d’en transférer un ou deux. Je n’ai pas apprécié le :

1/ « you can die with the transfer of 2« , rapport à mon utérus cicatriciel… (juste en passant, j’ai eu le plus bel accouchement du monde malgré une césarienne ; mon col ne s’est jamais ouvert…),

2/ changement d’avis de mon homme (« pas question de prendre le moindre risque, on n’en transfère qu’un ! ») qui plussoyait les dires de la doc (qui, nous l’apprenons le jour du TEV, a changé… j’apprends alors que le mien est en vacances… j’aurais apprécié qu’on me prévienne, juste…).

Number 4, toujours aussi formidable (je l’aime tant !!!) nous avait aussi fortement déconseillé le transfert de 2, mais bon, que voulez-vous, on ne se refait pas !

On n’en a donc transféré « qu' »un… mais quel « un » !

Même si c’est trop tôt et que je ne suis qu’à 6SA+4, comment expliquer (hormis le fait d’avoir trouvé le bon traitement anti cellules tueuses…) la réussite en un transfert (là où on avait mis des années avant que ça ne s’accroche durablement) ?

On ne saura jamais. La vie est incroyable. Je marche encore sur des oeufs mais avoir vu et entendu notre embryon me donne à nouveau de l’espoir. Une petite soeur ou un petit frère pour L. qui, très étonnamment, depuis déjà plusieurs mois, réclame (« je veux une soeur ! » ou alors « il est où ma frère ?« ). Ca peut donc être possible. J’ai envie d’y croire.

L’inscription à la maternité (la même super mater que pour L.) est faite.

Merci à celles qui m’ont suivie et épaulée aussi lorsque, suite à une erreur de dosage de bêta HCG du labo (fallait que ça tombe sur nous, le truc qui arrive pour ainsi dire jamais…), je pensais que la grossesse s’était arrêtée. Le biologiste du labo m’a rappelée le lendemain, mal à l’aise et se confondant en excuses expliquant une « erreur machine » et qu’il faut lire 7500 ui et non 2100 comme annoncé… J’ai cru mourir. Dans ma tristesse de la veille, j’ai tout fait pour faciliter la-chose (comme danser en portant L. dans mes bras en sautant, sautant, sautant…). Mais la vie en a décidé autrement. Erreur du labo donc. Mieux vaut dans ce sens. Je me dis que c’est un signe de la Vie, un truc peut-être pour me rappeler une fois encore combien tout ceci est fragile et précieux, pour mieux savourer la chance qui m’est donnée, pour la deuxième fois, de vivre une vraie grossesse.

Allez, je récapitule, comme j’aime :

13/07/17 : TEV d’un HB2 de 6 jours. L’autre, tout aussi beau, a pu être vitrifié une deuxième fois (les deux étaient sur une même paillette). 80 % de chance qu’il soit à nouveau transférable une fois dévitrifié.

17/07/17, DPO 10 : dosage bêta HCG 6 ui. Certaines vont bondir mais pourquoi attendre quand on peut savoir si accroche il y a ou pas ? Vu mon traitement ultra lourd, j’ai besoin de savoir si accroche il y a eu ou pas…

18/07/17, DPO 11 : test urinaire +++ (j’ai pris 15 photos de cet objet diabolique… sacralisé pour le coup).

19/07/17, DPO 12 : dosage bêta HCG 23 ui.

21/07/17, DPO 14, 4 SA : dosage bêta HCG 86 ui.

24/07/17, DPO 17 : dosage bêta HCG 471 ui.

26/07/17, DPO 19 : dosage bêta HCG 1035 ui.

27/07/17, DPO 20 : échographie n°1 : GIU => sac gestationnel de 6 mm DANS l’utérus.

28/07/17, DPO 21, 5 SA : 2511 ui.

02/08/17, DPO 26 : 7500 ui.

03/08/17, DPO 27 : 9063 ui.

08/08/17, DPO 32, 6 SA+4 : échographie n°2 : embryon de 7,1 mm de LCC, activité cardiaque : 116 bpm. La suite, ici.

Vive la vie et VIVE LE DON !

Grossesse tardive : « A 38 ans, j’ai fait congeler mes ovocytes en Espagne »

Retarder l’âge de la maternité accroît les risques d’infertilité. C’est ce qui a poussé Catherine à faire vitrifier plusieurs de ses ovocytes dans une clinique de Valence pour les utiliser plus tard pour une fécondation. « Au moins j’aurais mis toutes les chances de mon côté. » Témoignage.

L’article de Claire Hache est publié dans l’Express de ce jour. Ca se passe ici.

 

Science et religions se penchent sur l’embryon humain : « Le statut de l’embryon » dans « Révolutions Médicales », sur « France Culture »

Je partage une autre émission de grande qualité sur France Culture sur un sujet passionnant : l’embryon et son statut.

Les invités du Pr Frydman

  • Le Docteur Dalil Boubakeur, médecin, recteur de la Grande Mosquée de Paris et Président du Conseil Français du  Culte Musulman,
  • Le Père jésuite Bruno Saintôt, directeur du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres,
  • Le Rabbin Michaël Azoulay, membre du Comité National d’Ethique de 2008 à 2013,
  • Le Docteur Paul Atlan, gynécologue.

Les points traités

  • Quels sont les courants de pensées et les conceptions religieuses autour du statut l’embryon ? ;
  • Quand commence la vie, quand commence la personne humaine ? ;
  • La personne humaine se constitue-t-elle progressivement dans le temps ou faut-il considérer l’embryon humain dès le stade la fécondation ? ;
  • L’embryon est-il une personne potentielle ou une potentialité de personne ?
  • Quelle médecine régénérative et quelle attitude vis-à-vis des recherches sur les cellules souches ? ;
  • Quel est/sera l’attitude des religions vis-à-vis de toute innovation  scientifique qui concerne l’AMP ?
  • Qu’en est-il de la recherche sur l’embryon ?
  • Quel avenir pour les embryons surnuméraires en cas d’absence de projet parental ?
  • Quelle est la situation de la France par rapport à la vitrification des ovocytes ?
  • Le retard de la France concernant la recherche sur les gamètes

Ca dure un peu moins d’une heure et ça se passe ici, à podcaster.

Bonne écoute !

Fin de grossesse… et nostalgie…

Je n’arrive plus à écrire. Alors, ceci est le premier et le dernier billet personnel sur ma grossesse.

J’écrivais ma tristesse, mon désespoir, mes désillusions et maintenant que ce bonheur BONHEUR si inespéré est enfin au creux de moi et bientôt dans nos bras, je ne parviens plus à mettre des mots sur cet immense chamboulement dans nos vies depuis que je suis enceinte.

Je me suis aussi beaucoup auto-censurée pendant ces 8 derniers mois. Crier son bonheur quand on sait qu’on est lue par des femmes et hommes en souffrance, c’est déplacé. J’avoue avoir (parfois) détesté cela quand j’étais moi-même en attente pensant que la réussite des autres ne présageait en rien la nôtre ; ce qui ne m’empêchait (certes) pas de me réjouir -surtout pour celles aux parcours particulièrement compliqués-. Mais inexorablement, la réussite des autres me renvoyait à nos nombreux échecs.

Je ne sais pas trop ce que va devenir ce blog. En « PMA addict », si le temps me le permet, je continuerais sans doute à faire un peu de veille. Mon blog a vu le jour quand j’étais au plus mal, que je souhaitais partager mon expérience et échanger autour de nos difficultés pour avancer et surtout ne pas sombrer. Il m’a en quelque sorte « sauvée » et je n’en retiens que du bon, à commencer par vous toutes, mes combattantes, rencontrées et/ou avec qui j’échange et qui m’êtes si chères.

Aujourd’hui, alors que je suis dans mon 9ème mois, j’ai quand même envie de dire combien j’ai été heureuse pendant cette grossesse. Comme « shootée à une drogue », j’avais écrit une fois… Tout le temps, sans interruption. Les hormones de la grossesse ont fait de moi une véritable inconditionnelle de la grossesse.

J’ai si hâte de rencontrer notre fille, la respirer, la cajoler, l’embrasser… lui murmurer tout ce que j’ai toujours secrètement espéré lui dire. Mais Il ne me reste plus que quelques jours (semaines ?) pour savourer pleinement et profiter égoïstement d’elle dans mon ventre. Elle est tellement attendue par tous (famille et amis…). Tout est prêt pour l’accueillir comme il se doit. Notre appartement parisien a été complètement réaménagé. Des travaux ont été faits et chaque espace a été ultra-optimisé (j’ai découvert chez mon homme de grandes qualités insoupçonnées de bricoleur !). J’espère qu’elle ne manquera de rien. En tout cas, pas de notre amour. Ca, c’est certain.

Mon homme s’est beaucoup investi dans cette grossesse. Il était présent à tous les rendez-vous à la maternité et aux (presque !) 15 échographies… sans compter les cours de préparation à l’accouchement, l’haptonomie et les rendez-vous avec notre sage-femme libérale

Je suis si fière de lui. Je sais qu’il sera un papa merveilleux (il s’en inquiète d’ailleurs et je pense que c’est très bon signe !). Je l’aime de toutes mes forces. Être dans ses bras et sentir notre fille bouger entre nous deux : je ne connais, pour l’instant, rien de plus doux.

Il m’est arrivé de pleurer. J’ai pleuré car j’ai réalisé que j’étais bel et bien enceinte. Et pas qu’un peu. Enceinte d’un beau bébé. Viable. Qui ne sera pas prématuré -puisque dans ma 38ème SA-. Enceinte de mon enfant que j’ai tant espérée. Je suis tellement nostalgique de ma grossesse. J’ai pourtant profité de chaque instant, de chaque minute. Même quand j’étais au plus mal le 1er trimestre, la tête par-dessus la cuvette et malade… Car je savais que ça allait passer et que je ne revivrais sans doute plus jamais cela.

Je retiens de ma grossesse une grossesse idéale, sans encombre, sans difficulté, à l’aube de mes 39 ans. Je me suis souvent demandé comment la vie pouvait basculer ainsi. Comment passer de « tout compliqué » à « tout facile » ? La roue a véritablement tourné. Et c’est déjà la fin.

On aura mis presque 6 ans pour toucher du doigt notre rêve. Les chances de concevoir à nouveau restent minces. Lorsque j’écris cela, je mesure pleinement notre chance. Il n’y aucune tristesse dans mes propos. Bien au contraire. Nous avons une chance incroyable puisque nous sommes une famille.

Je peux aujourd’hui, en toute objectivité, affirmer et dire très clairement que si TOUT était à refaire, nous le referions.

Ce parcours a laissé des traces indélébiles. J’ai toujours un pincement au coeur lorsque je pense à nous toutes et que je vois que c’est parfois si simple pour certains mais je me sens tellement chanceuse que je n’envie plus personne. Ni femmes enceintes, ni mères. Car je suis à mon tour enceinte et mère.

Quand on dit qu’il faut vivre les épreuves, même les plus difficiles, pour se forger et en tirer ensuite quelque chose de constructif… C’est vrai. Si nous n’étions pas passés par la case PMA, FC à répétition, examens douloureux et intrusifs et analyses en tous genres… nous n’aurions sans doute pas savouré ce bonheur à sa juste valeur. Nous aurions été un couple lambda, heureux d’être bientôt une famille, d’accueillir en son sein un bébé. Bien sûr.

Mais notre bonheur est sans nom. Notre joie est quotidienne.

Je relativise désormais absolument tout. Je ne me reconnais plus. Je rayonne. Mon coeur rayonne. Jamais je ne me serais autant admirée dans le miroir. Ce corps que je ne reconnaissais plus et qui me trahissais sans cesse, je l’ai si longtemps et tellement souvent détesté. Aujourd’hui, je suis en confiance. Ce même corps ne cesse de me surprendre depuis juillet.

Ma fille, dans mon corps, se sera accrochée jusqu’au bout. Je suis si fière d’elle !

Je me remémore encore les litres de sang perdus lors du décollement en août dernier. Tout prêtait à croire aux mêmes conséquences catastrophiques que les précédents arrêts de grossesse. Mais non. Ma fille s’est accrochée. Elle a fait une apparition magique à l’échographie. Il n’y a pas eu de 4ème FC. Et je nous revois, abasourdis, enlacés dans les couloirs de cet hôpital, pleurant dans les bras l’un de l’autre, de soulagement et de bonheur…

On me dit souvent que notre persévérance aura payé. C’est vrai, je ne peux le nier. Nous étions à rien de tout arrêter et avons persévéré…

MAIS, MAIS, MAIS, je sais aussi et surtout que nous avons eu beaucoup, beaucoup de chance. Le bon traitement a enfin été trouvé. Je dois cette réussite un peu à notre ténacité mais surtout beaucoup à la science.

Vive la vie, vive la science, vive le don !

Et si on parlait de l’infertilité en Afrique, et plus précisément au Cameroun ?

Voici un reportage de France 24 qui met en lumière les problèmes d’infertilité en Afrique -et ses conséquences-.

Alors que l’Afrique sub-saharienne reste la région du monde avec le plus fort taux de natalité, elle est, paradoxalement, celle qui a également le plus fort taux d’infertilité.

De 15 à 30 % des couples seraient touchés par ce problème, contre 5 à 10 % dans le reste du monde.

Un drame pour les femmes infertiles, dans un environnement culturel où la pression sociale autour de la maternité est énorme.

Reportage au Cameroun dans « la clinique du bonheur »

Cameroun : infertilité en terre de surnatalité => ça dure 8 minutes et ça se passe ici.

Regard sur l’infertilité : Geneviève Delaisi de Parseval sur France Inter

C’était hier, dans « La Tête au Carré » de Mathieu Vidard. Une émission très intéressante sur la singularité des couples en mal d’enfants.

Invitée : Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste, ethnologue et consultante en bioéthique qui sort son nouveau livre :

Voyage au pays des infertiles : 9 mois dans la vie d’une psy, Ed. Odile Jacob, 2014, 208 p. => journal de bord d’une expérience clinique au quotidien et sur une période de 9 mois.

L’émission en quelques points :

  • les délais d’attente sont bien trop long en France : pour pouvoir bénéficier d’un don d’ovocytes, il faut attendre plusieurs années… après un déjà long parcours d’AMP (Geneviève Delaisi de Parseval parle de 3 ans, mais on nous avait annoncé au moins 4 ans dans notre CECOS parisien) ;
  • il y est question de ce que Geneviève Delaisi de Parseval appelle la « 4ème blessure narcissique » : alors qu’un enfant se faisait dans le secret du ventre maternel, désormais, l’embryon se fait dans l’éprouvette… et toutes ces techniques relèvent un peu de la science fiction ;
  • elle note l’intérêt de la psychanalyse, l’importance pour les couples de dire le parcours, les difficultés ;
  • concernant les embryons surnuméraires -qui sont congelés en vue d’une utilisation ultérieure-, elle les appelle « les enfants  possibles » ou les « jumeaux d’étuves » ;
  • concernant la FIV avec DO : l’association Maia est citée, les contraintes financières évoquées, les difficultés quant aux relations entre les membres du couple soulignées…., les conséquences sur le corps et le coeur… ;
  • il est rappelé qu’en France, le don d’ovocytes est permis mais impossible car très peu nombreuses sont les donneuses d’où le recours au don à l’étranger ;
  • l’infertilité ne doit plus être le seul problème privé d’un couple puisque c’est un problème de société, souvent lié à des problèmes environnementaux ;
  • il est aussi question de la proposition d’Apple et de Facebook de faire payer la congélation d’ovocytes : on parle de « procrastination procréative » ;
  • le recours au double don de gamètes -en cas de double infertilité- (interdit en France), a été évoqué (don de sperme + don d’ovocytes) ;
  • les insuffisances de la loi française ont été relevées ;
  • d’autres points ont été précisés : les femmes qui se lancent seules en PMA, l’adoption, la monoparentalité, le travail de deuil de la maternité, le forum européen de la bioéthique…

Ca dure environ 3/4 d’heure et ça se passe ici (à écouter à partir de la 10ème minute).

Bonne écoute, « peuple infertile » !

Retour détaillé sur cette tentative gagnante !

Quand on dit qu’aucune FIV ne se ressemble, c’est plus que vrai !

La donneuse

Exactement comme pour la précédente tentative et afin d’augmenter nos chances de réussite, nous demandons une donneuse à la fertilité prouvée, c’est-à-dire dont on sait qu’un/des enfant(s) est/sont né(s) de son/ses dons d’ovocytes.

Elle a 22 ans, est brune aux yeux verts. Groupe sanguin : A+

Ce qui a changé

Nombre de jours d’abstinence : 3,5 jours (au lieu de 2,5 en février).

Comme je suis complètement intolérante à la progestérone (à l’excipient sans doute) puisqu’elle provoque depuis toujours irritations, brûlures et démangeaisons insoutenables, j’ai alterné avec les 3 voies : orale, vaginale et IM (mon homme a été formé sur place par une infirmière de la clinique).

Dans les 3 cas, les effets secondaires chez moi sont juste dramatiques :

  • voie intramusculaire : plusieurs sessions de fortes fièvres (jusqu’à 38,7 °C quand même + SOS médecins) et grosses boules très très douloureuses aux points d’injection avec impossibilité de m’adosser, voire de marcher sans douleur,
  • voie vaginale : démangeaisons, irritations, brûlures…,
  • voie orale : nausées, tête qui tourne et sensation d’être « bourrée ».

Le traitement anti NK

Comme les résultats MatriceLab de ma biopsie de l’endomètre sous cortisone avaient montré que les fichues NK n’étaient pas neutralisées avec la cortisone (je ne fais jamais rien comme les autres…) et comme précisé ci-dessous, on supprime donc les antibiotiques et la cortisone.

Et ça donne le traitement suivant (j’ai, pour la 1ère fois, très scrupuleusement respecté les horaires de prise en mettant une alarme) :

Injection de Decapeptyl 3 mg en intramusculaire à J2 du cycle, le 31/05/14.

Matin (8h25) :

  • Tocophérol 500 mg -vitamine E- : 1 comprimé (depuis toujours et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Acide folique 0,4 mg -vitamine B9- : 1 comprimé (depuis toujours et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Provames 2 mg -oestrogènes / Traitement Hormonal Substitutif, THS- :  2 comprimés (début le 14/06/14 et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Pentoxiffylline 400 mg -vasodilatateur- : 1 comprimé (depuis toujours et jusqu’à la veille du transfert inclus, le 07/07/14),
  • Aspégic Nourrisons 100 mg : 1 sachet (début le 14/06/14 et jusqu’à 7 SA, le 07/07/14, jour du décollement trophoblastique),
  • Progestérone Agolutin 120 mg : 1 injection par voie intramusculaire -2 ampoules de 2 ml- (à partir de la ponction, le 03/07/14 et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Progestérone Utrogestan et/ou Estima Gé : 3 ovules de 200, soit 600 mg (à partir de la ponction, le 03/07/14 et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Gynefam XL : 1 comprimé (à partir de 11 SA, le 04/09/14 et jusqu’à 6 mois de grossesse).

Soir (20h25)

  • Tocophérol 500 mg -vitamine E- : 1 comprimé (depuis toujours et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Provames 2 mg -oestrogènes / Traitement Hormonal Substitutif, THS- : 2 comprimés (début le 14/06/14 et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14),
  • Pentoxiffylline 400 mg -vasodilatateur- : 1 comprimé (depuis toujours et jusqu’à la veille du transfert inclus, le 07/07/14),
  • Lovenox 4000 UI anti-Xa/0,4 ml -énoxaparine sodique, anticoagulant- : 1 injection en sous-cutanée (à partir du 30/06/14 et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14).
  • Progestérone Utrogestan et/ou Estima Gé : 3 ovules de 200, soit 600 mg (à partir de la ponction, le 03/07/14 et jusqu’à 12 SA, le 11/09/14).

A cela s’ajoutent 2 perfusions d’intralipides : une le jour de la ponction (03/07/14) et une le jour du transfert (08/07/14). Il faut compter une bonne grosse demi-heure supplémentaire sur place pour chacune d’elle.

La taille de l’endomètre avant le départ

Echographie à J15 de mon cycle, le 13/06/14 : endomètre à 2,6 mm. Pas de kyste. Tout va bien.

Pour la suite, on considère le début de traitement de stimulation de l’endomètre comme étant J1, le 14/06/14 (20 jours avant la ponction de la donneuse).

Echographie à J11 de stimulation de l’endomètre, le 24/06/14 : endomètre à 6,7 mm / Hormonologie : LH : 3,67 ; Progestérone : 0,2 ; Estradiol : 467.

Echographie à J13 de stimulation de l’endomètre, le 26/06/14 : endomètre à 9,1 mm. Bel endomètre, type I, bien vascularisé / Hormonologie : LH : 2,50 ; Progestérone : 0,1 ; Estradiol : 402.

Contrôle des plaquettes 2 x/semaine pendant deux semaines (à cause de la prise de l’anticoagulant Lovenox).

Le détail de ces 6 jours porteurs d’espoir

Jeudi 3 juillet (J0)

Nous sommes arrivés la veille à Vienne. Le chauffeur de la clinique est venu nous chercher à l’aéroport et direction Brno où nous avons passé la nuit. C’est donc le jour :

  • de la ponction de la donneuse,
  • du recueil pour mon homme,
  • de l’échographie de mesure et de contrôle de l’endomètre pour moi.

Pour le 2ème cycle de don, pas besoin de prise de sang pour mon homme. Celle de février est encore valable.

Nous remplissons, comme la dernière fois, les formulaires de consentement et c’est toujours E. qui nous reçoit ensuite pour faire un point, dans un français toujours aussi « impeccable ».

Nous sommes ensuite reçus par le (beau ! Oui, tous mes médecins sont beaux !) Dr M. Je voulais ABSOLUMENT que ce soit lui et pas un autre et la coordinatrice, A., ne m’a pas déçue : qui est-ce qui nous reçoit ? Le Dr M. ! Grande classe.

Alors là, ça dure bien une bonne demi-heure. On pose tout, on fait le point, on se dit tout. C’est fort…

Dans notre cas, compte tenu du spermogramme mais aussi parce qu’il « n’y croît pas trop », il n’est pas favorable à la PICSI. Il pense qu’une FIV-ICSI seule est mieux indiquée. J’ai apprécié sa franchise.

C’est lui qui nous fera le transfert mardi 8 juillet.

L’échographie à J0 révélera un endomètre à 8,5 mm et en triple feuillet (8,9 mm en février).

Pendant que mon homme « se recueille »…, je passe à la pharmacie de la clinique me fournir en seringues et ampoules de progestérone pour les injections en IM.

L. procède à la 1ère perfusion d’intralipides. C’est fastidieux. Mes veines se sont pas très coopérantes… Mais on finit par y arriver.

Avant de quitter la clinique pour filer à Vienne, nous apprenons que notre donneuse a été ponctionnée de 13 ovocytes (11 à la tentative de février). Pour moi, le chiffre 13 a toujours été un porte-bonheur…

Vendredi 4 juillet (J1)

11 ovocytes matures (sur les 13 prélevés la veille donc) et 9 fécondés (à 2 cellules).

Samedi 5 juillet (J2)

9 embryons (contre 7 pour notre FIV-DO de février) :

  • 6 de 4 cellules,
  • 1 de 5 cellules,
  • 2 de 3 cellules.

Dimanche 6 juillet (J3)

9 embryons (contre 6 pour notre FIV-DO de février) :

  • 1 de 10 cellules,
  • 5 de 8 cellules,
  • 2 de 6 cellules,
  • 1 de 4 cellules.

soit un total de 66 cellules rien que pour nous (oui, bon, je sais… ça ne se compte pas comme ça…).

Lundi 7 juillet (J4)

Pas d’information de la clinique ce jour. La nature faire son oeuvre… Nous quittons Vienne pour Brno. Nous sommes plutôt confiants et la vie est belle…

Mardi 8 juillet (J5)

13h30, jour du transfert. Nous sommes accueillis par L., celle qui m’avait perfusée le jour de la ponction ! Elle vérifie nos identités respectives.

Puis, le Dr M. nous reçoit et nous communique les informations tant attendues du jour concernant l’évolution de nos  embryons :

  • 2 beaux blastocystes de grade 1 (2 XB –blastocyste expansé-) que l’on m’a transférés,
  • EB (blastocyste précoce) de grade 2,
  • 1 CM (morula compactée) de grade 2,
  • 1 embryon de 5 cellules,
  • 2 embryons qui ont arrêté leur croissance.

Je sais que le Dr M. préfère ne transférer qu’1 embryon plutôt que 2. Pour lui, les grossesses gémellaires sont souvent à risque et parfois très compliquées…

Mais dans notre cas, la question du transfert d’1 ou de 2 ne s’est même pas posée. Nous étions tous les 3 convaincus de la nécessité d’en transférer 2, non pas pour augmenter les chances de grossesse gémellaire mais pour augmenter les chances d’implantation d’1 embryon. Avec les échecs du passé et vu mon problème d’implantation, nous n’avons donc eu aucune mise en garde spécifique. C’était une évidence, encore une fois, ce transfert de 2.

On passe à l’échographie de mesure de l’endomètre. Il est à 9,3 mm et a encore un peu grossi depuis J0, donc tout va bien (9,5 mm en février).

Le transfert s’est fait en toute délicatesse (rapport au passage du col difficile chez moi…), je n’ai absolument rien senti (rien avoir avec la dernière fois) et j’ignore pourquoi, j’ai explosé en larmes juste après le transfert.

J’avais gardé en moi ce trop plein d ‘émotions pendant ces derniers mois et j’ai craqué sur place, réalisant probablement véritablement l’enjeu : ou par miracle ça marche ou jamais nous ne serons parents…

L’infirmière M. nous emmène pour ma 2ème perfusion d’intralipides. Ca sera plus rapide que celle du jour de la ponction. Ma veine est moins « capricieuse ».

Nous passerons la nuit à Brno pour rentrer à Paris le lendemain.

Mon homme et son spermo

Mon homme a une tératospermie modérée. Les normes en République Tchèque ne sont pas du tout les mêmes qu’en France. Du coup, il ne faut pas s’inquiéter de voir inscrit noir sur blanc sur le compte-rendu du spermogramme « asthénozoospermie« . Nos critères en France sont vus à la baisse…

Ceci étant, et pour augmenter nos chances de fécondation, mon homme a (gentiment) accepté de prendre le traitement suivant :

  • Conceptio Homme pendant 90 jours ;
  • Vitamine C Acerola pendant 83 jours ;
  • Vitamine D pendant 78 jours ;
  • Au moins 1/2 jus de citron pressé tous les matins.

Ce traitement a eu pour effet d’améliorer la mobilité, la mobilité progressive ainsi que la concentration de spermatozoïdes.

Number 4 et mon homme pensent que c’est un hasard si le spermogramme s’est amélioré… Moi, je n’en suis pas si convaincue !

Je reste persuadée que ce traitement sur presque 3 mois (avec l’arrêt de l’alcool et de la charcuterie + une alimentation équilibrée…) ont participé à une meilleure récolte/production spermatique.

Regardez plutôt :

  1. la mobilité progressive : la valeur mesurée en février était de 7 % ; elle est passée à 27 % en juillet (limite inférieure = 32 %) ;
  2. la concentration de spermatozoïdes (je vous épargne l’unité de mesure…) est passée de 88 à 105 (limite inférieure = 15) ;
  3. la mobilité est passée de 66 % à 78 % (limite inférieure = 40 %) ;
  4. la morphologie normale, elle, reste inchangée (4 % ; ce qui correspond à la limite inférieure).

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous apprendrons 2 jours après le transfert que nous avons 2HB2 vitrifiés à J6, c’est-à-dire 2 blastocystes segmentant de grade 2.

Les étapes clés de ma grossesse

15/07/14 : 12 DPO, soit 6,5 jours post-transfert, dosage de beta HCG à 62 ui.

17/07/14 : 14 DPO, soit 9 jours post-transfert, dosage de beta HCG à 223 ui.

19/07/14 : 16 DPO, soit 11 jours post-trasnfert, dosage de beta HCG à 483 ui.

21/07/14 : 18 DPO, soit 13 jours post-transfert, dosage de beta HCG à 1036 ui.

23/07/14 : 20 DPO, soit 15 jours post-transfert, dosage de beta HCG à 2145 ui.

25/07/14 : 22 DPO, 5 SA +1, soit 17 jours post-transfert, dosage de beta HCG à 3484 ui. Echographie n° 1 (avec Number 4 !!!) : il y a un sac intra-utérin, et donc DANS l’utérus, de 5 à 7 mm.

31/07/14 : 28 DPO, 6 SA, dosage de beta HCG à 13 366 ui.

05/08/14 : 33 DPO, 6 SA +5. Echographie n° 2 : sac ovulaire de 19 mm. Longueur crânio-caudale (LCC) de notre embryon : 5,9 mm. Activité cardiaque décelée (116 bpm -battements par minute-). La vésicule vitelline est bien individualisée et de bonne dimension. Nous pleurons toutes les larmes de notre corps. Inscription à la maternité (celle de mes rêves… celle où j’avais déjà été inscrite… celle où j’avais dû, le coeur meurtri, me désinscrire…).

07/08/14 : 35 DPO, 7 SA. Je « pisse » littéralement le sang, perds l’équivalent d’au moins un litre de sang ainsi que d’énormes caillots. Je préviens mon homme qui appelle le SAMU et me rejoint dans un état lamentable… Une ambulance arrive, nous emmène aux urgences. Vu notre état à tous les deux, on ne nous fait pas attendre. Au lieu de remplir le pot devant contenir les urines, je le remplis de caillots… L’horreur. Echographie n° 3 : notre miracle est là. Comment est-ce possible ??? Nous sommes tellement secoués et reconnaissants à la vie. LCC de notre embryon : 7,2 mm. Sac : 12,9 x 21,8 mm. Diagnostic : Lame de décollement du trophoblaste de 5 mm. en antérieur.

18/08/14 : 8 SA +4. Echographie n° 4 : Sans doute l’échographie la plus surprenante. 1ère échographie en sus-pubienne. Sac de 29,6 mm. On distingue parfaitement la tête, le buste, les bras et jambes de notre embryon dont la LCC est de presque 2 cm (19,4 mm). Que d’émotion de le voir gigoter de façon si active…

28/08/14 : 10 SA. Echographie n° 5 : c’est notre 1ère échographie biométrique et morphologique… avec une sage-femme ! Comme ça m’a fait bizarre d’aller à mon centre d’échographie habituel mais cette fois, d’être reçus tous les deux de l’autre côté. Du côté du cabinet de la sage-femme. Me retrouver là, avec ces femmes aux ventres ronds, moi, l’ex-PMette et galérienne de la procréation. Notre petit mesure 3 cm et le BIP (diamètre bipariétal) est de 12 mm. Activité cardiaque mesurée à 170 bpm. Il paraît qu’il est « parfait » et qu’il a une très bonne vitalité ! Les 4 membres sont bien visualisés. Nous avons les félicitations des médecins échographistes qui me connaissent bien. Gros pincement au coeur… Je réalise que je suis passée de l’autre côté. Le décollement du pôle inférieur de 10 mm semble être en voie de résorption… sauf que… j’ai encore des saignements…

01/09/14 : 10 SA +4. Echographie n° 6 avec Number 4 !!! Du fait de mon décollement et des saignements, cette échographie ne se fera que par la voie sus-pubienne. Qu’importe ! On a vu et entendu notre petit… devenu grand. Il mesure désormais 3,7 cm (LCC) et son coeur bat la chamade… Les mots me manquent pour vous décrire cette consultation. J’ai déclaré ma flamme à Number 4, lui ai dit tout ce que j’avais sur le coeur… et toute notre reconnaissance… Bref, je passe, car je vais pleurer… encore…

15/09/14 : 12 SA +4. Echographie morphologique officielle du 1er trimestre n° 7 à la maternité. Cette maternité tant rêvée. Celle où j’avais déjà été inscrite sans pouvoir y aller. Cette maternité de niveau 3 la plus proche de chez nous.  Une échographie qui nous a, encore une fois, fait trembler. On a pu voir notre enfant sous toutes les coutures. Il a tout ce qu’il faut où il faut : cerveau, bras, mains, jambes, pieds, buste, reins, colonne vertébrale, estomac, fémur, yeux, nez, cordon… et j’en passe. Clarté nucale : 1,5 mm. LCC : 6,32 cm. Activité cardiaque : 160 battements/min. Vu comme il était positionné, ce fourbe, l’échographiste n’a pas pu distinguer entre les jambes. C’est un pudique ! Rencontre avec un interne, deux échographistes, une infirmière, une sage-femme… Equipe au top du top. Je n’ai absolument rien à en redire. Tout est clair, facile et enfin normal. L’évaluation du risque de trisomie 21 est estimée à 1/10.000, le rapport « le plus faible qui soit », nous a dit la super sage-femme. Nous sortons de là complètement sonnés. Comme si nous étions dans un rêve. Oui, un rêve qui j’espère, va durer encore des mois, des mois et des mois… Nous terminons l’entretien avec la sage-femme avec la fameuse attestation de grossesse et le si précieux sésame : la déclaration de grossesse. Je recevrai mon livret de maternité plus tard. Je suis une pregnant biiiiaaatch enceinte et c’est enfin officiel ! Je peux le crier à la terre entière.

Prochaines étapes

  • écho (avec Number 4 !) : le 30/09/14, à 14 SA +5 ;
  • rdv à la mater avec un médecin pour le suivi de la grossesse le 24/10/14, à 18 SA +1 ;
  • rdv à la mater pour l’écho officielle du 2ème trimestre le 01/12/14, à 23 SA +4.

Les symptômes

Quand on est enceinte, les symptômes et désagréments liés à la grossesse permettent d’être rassurée, c’est certain.

Mais (et je ne me plains pas, hein, je dis juste !) j’ai passé 2 mois alitée. Heureusement que j’étais en vacances et donc disponible pour accueillir tous ces maux.

Maux qui se sont caractérisés par de très grosses nausées persistantes et en continu -à me réveiller la nuit, par exemple- (mais se retrouver la tête par-dessus la cuvette quand on a attendu ça pendant si longtemps reste une expérience intéressante !).

Même si aujourd’hui, je vais beaucoup mieux, mon début de grossesse n’a pas été facile : fièvre à répétition (due à la progestérone en IM), fatigue extrême (jusqu’à ne pas avoir la force de prendre une douche… parfois plusieurs jours de suite…) à dormir jusqu’à 20h/jour (oui, c’est possible !), nausées et sensation d’être tout le temps barbouillée, perte totale d’appétit (moi qui suis si gourmande d’habitude !)…

Aujourd’hui, tout ceci est derrière moi. Un nouveau chapitre s’ouvre. Je vais profiter pleinement de ma si précieuse grossesse.

Stress, anxiété et infertilité : « les verrous inconscients de la fécondité »

J’aurais souhaité qu’une des pistes exploitables nous concernant puisse être le stress, l’angoisse, l’anxiété ou, que sais-je, un « blocage » ou un « noeud » inconscient.

Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il ne s’agit pas d’une infertilité inexpliquée et donc idiopathique, mais bel et bien biologique et diagnostiquée médicalement.

Ce n’est ni le stress, ni l’angoisse qui fait de moi une pré-ménopausée à l’utérus killer !

Ici, non seulement il n’y a pas de cellules reproductrices féminines (ovocytes) permettant à un éventuel oeuf d’être fécondé mais en plus l’endomètre produit des cellules tueuses qui empêchent toute nidation/implantation ou tuent tout début de vie dans mon utérus.

Je ne résiste donc pas à l’envie de vous faire écouter l’Info santé du 8 avril sur France Info.

Ca dure 4′ 45 » et ça se passe ici.

Lasse mais décidée à continuer

C’est le cœur lourd et la gorge nouée que j’ai passé ce week-end de Pâques et la boule au ventre que je suis allée faire mon troisième et dernier dosage de béta HCG ce matin.

Mon taux est descendu à 9 à 19 DPO.

La « bonne » nouvelle, c’est que c’est une grossesse biochimique.

La grossesse extra-utérine est donc écartée. J’avais trop peur pour mes trompes ; elles qui ne m’ont -encore- jamais lâchée, déçue ou trahie (contrairement à mes feignants de follicules).

Prochaine étape : faire le point avec Number 4. RDV pris pour la semaine prochaine… Déjà. Je m’attends aussi au pire, à savoir un : « On arrête tout »

lulu

La PMA fatigue, la PMA use. Mais je mise tout sur elle. PMA classique ou FIV-DO, ce n’est que par ce/ces biais-là qu’on peut prétendre à être parents un jour. Alors, on va continuer. On n’a toujours pas dit notre dernier mot.

Alors évidemment, aujourd’hui, je suis fatiguée de ces montagnes russes, fatiguée de pleurer, d’y croire, de m’émerveiller pour très rapidement déchanter et réaliser que la chienne de*** vie nous reprend ce bonheur de si courte durée.

Je me bats depuis des années (j’ai décidé d’arrêter de compter, c’est trop dur) pour la vie et contre cette sal*perie d’insuffisance ovarienne.

A force d’échecs et de coups de poignards dans le coeur, j’ai la sensation d’être anesthésiée par la douleur.

Je ressens cela, mais d’un autre côté, cette douleur me prend aux tripes et au plus profond de mon être de femme, de mère privée de son enfant.

C’est tellement contradictoire tout ça…

Je ressens ce vide en moi. D’ailleurs, comment est-il possible de ressentir à tel point le manque d’un être qui n’existe pas et qui n’existera peut-être jamais ?

Je suis en manque de notre enfant.

Je n’arrive pas à renoncer. Je ne peux pas. Ce n’est pas (encore) possible.

J’ai aussi bien conscience que cet enfant ne doit pas non plus être fantasmé. J’y « travaille » régulièrement, de sorte que si par bonheur/miracle nous accédions à la parentalité, nous ne focalisions pas toute notre attention sur cet unique être. Nous ne voudrions pas en faire un enfant-roi ! Futurs parents aimants et présents certes, mais pas envahissants, possessifs et surprotecteurs…

J’aimerais tellement que ni mon homme ni moi n’ayons ce désir si fort d’être parents. Tout serait tellement plus simple si on parvenait un jour à dire :

« On a longtemps voulu, longtemps essayé… Ca n’a pas marché pour nous mais aujourd’hui, on a accepté l’infertilité et après tout, cela ne doit pas conditionner notre bonheur et on est heureux ainsi »

Oui, tout serait tellement plus simple.

C’est le chat qui se mord la queue. Là, j’ai l’impression de tourner en rond, de ne pas avancer, de gâcher les plus belles années de ma vie.

Heureusement que nos vies sont bien remplies (par des activités dont je ne parle jamais ici puisque c’est un blog volontairement et exclusivement dédié à la PMA), que nous sommes bien entourés.

Notre vie de couple est riche et pleine… A nous les voyages, les grasses mat’, les concerts, les sorties, les soirées improvisées… Bref, la vie quoi, mais il nous manque l’essentiel. Notre essentiel.

Pour résumer, je dirai que je suis lassée mais décidée à continuer la bataille pour la vie (avec nos gamètes !). Reste plus qu’à motiver mon homme qui n’en peut plus de la PMA « classique » et n’a d’yeux que pour le don d’ovocytes…

Aujourd’hui, j’ai craqué au boulot… J’ai lâché le morceau… J’en ai parlé à deux collègues. Infertilité féminine et insuffisance ovarienne dans les deux cas. Toutes deux sont passées par les traitements en vue d’IAC ou de FIV… Toutes deux ont vécu un ou des arrêts de grossesse. Aucune des deux n’est mère, aucune des deux ne sera mère. Mais, heureusement, toutes les deux, avec leurs conjoints respectifs, sont aujourd’hui des femmes (d’âge mûr) heureuses. Bien sûr, ce n’est pas sans émotion qu’elles m’ont écoutée…

*** J’ai une pensée plus qu’émue pour Angediles